FACTEURS FAVORISANTS
DES LOMBALGIES CHRONIQUES
P.
Béraud, P. Stora, M.F. Kahn
Les lombalgies chroniques représentent, dans le monde
entier, un facteur de souffrance et d’invalidité extrêmement fréquent. On sait
qu’un individu sur deux a souffert, souffre ou souffrira de lombalgies dans sa
vie, et souvent de façon récidivante et/ou chronique.
La lombalgie chronique est un des trois premiers, sinon le
premier responsable du passage d’un adulte à l’invalidité professionnelle. Chez
le vieillard, elle est un facteur important de perte d’autonomie. Les causes de
la lombalgie chronique sont probablement multiples et intriquées. La
responsabilité exclusive du disque intervertébral n’est plus admise. L’ensemble
des structures ligamentaires, articulaires, musculaires et méningées, richement
innervées à la région lombaire sont vraisemblablement en cause.
L’exposé qui suit n’est pas consacré au mécanisme propre des
lombalgies chroniques, mais aux facteurs innés ou acquis qui favorisent leur
survenue et en perpétuent les symptômes. Pour chaque facteur, nous avons
sélectionné, au milieu d’une innombrable bibliographie, l’article ou les
articles qui nous ont paru les plus pertinents.
1
. Facteurs constitutionnels.
1.1. Prédisposition familiale et facteurs génétiques.
Postachini (31) a constaté une fréquence anormalement élevée
de lombalgies chez les parents au 1er degré de sujets souffrant de lombalgies
discales, qu'ils aient été opérés ou non. Une fréquence de l'ordre de 35% par
rapport aux 12% observés dans la série témoin parait témoigner d'une
prédisposition évidente. En revanche, toutes les études immuno-génétiques n'ont
montré aucun lien particulier avec des systèmes HLA A, B et C.
Quant à la lyse isthmique qui est un facteur favorisant
reconnu par beaucoup, sa fréquence qui est de 5 à 6% dans la population blanche
à l'âge adulte n'est que de 3% dans la population noire et de 30 à 60% dans
certaines populations d'esquimaux.
Frederickson et McHolick
(11) rapportent des cas d'atteinte familiale indiscutable. La transmission
héréditaire se ferait selon un mode dominant à faible pénétrance.
En ce qui concerne la Maladie de Scheuermann, les études de
Mc Kensie et Sillence (26) montrent une grande prédilection familiale, mais
aucun mode de transmission n'a pu être démontré.
La scoliose, quant à elle, semble également être une
déformation rachidienne d'origine génétique. La scoliose idiopathique survient
8 fois plus souvent chez la fille que chez le garçon. Elle représente à elle
seule 70% de toutes les scolioses structurales. Stagnara, Dalloz et Robert (35)
ont constaté dans une même fratrie qu'un enfant sur deux est atteint de
scoliose et que cette proportion mendélienne est un des critères fondamentaux
de la dominance en matière d'hérédité pathologique. Les même conclusions
peuvent être retenues tant en ce qui concerne la spondylolyse que la maladie de
Scheuermann.
1.2. Le morphotype.
1.2.1. La taille. Une taille élevée ainsi que la longueur
relative des jambes par rapport à la taille (28) du sujet ont été incriminées
comme pouvant être facteurs favorisants de lombalgies.
1.2.2. Le poids. L'excès de poids a été longtemps considéré
comme facteur de risque de lombalgies, mais sa véritable responsabilité n'a pu
être en fait validée par aucune étude (32). En revanche, un amaigrissement
rapide sans renforcement musculaire concomitant est volontiers source de
lombalgies. Plusieurs mécanismes peuvent être invoqués : relachement
ligamento-musculaire, déshydratation du disque...
A l'opposé, une surcharge pondérale associée à un
relâchement abdominal important peut accentuer une hyperlordose et favoriser un
surmenage des articulaires postérieures, source de lombalgies.
1.2.3. L'inégalité de longueur des membres inférieurs.
Contrairement à ce qu'avaient constaté auparavant Giles et
Taylor (14), Soukka et coll. (34) n'ont pas confirmé l'influence d'une
inégalité de longueur des membres inférieurs ne dépassant pas 20mm. Ils
estiment toutefois qu'il conviendrait de prendre en compte conjointement la
taille du sujet dans de futures études.
1.2.4. L'hyperlordose. Contrairement à une idée communément
admise, il ne semble pas que l'hyperlordose soit un facteur de risque (2). Il
semble au contraire qu'une absence de lordose, voire une inversion de
courbures, soient fréquemment associées aux lombalgies.
1.2.5. Facteurs mécaniques à distance. Badelon (1) a
démontré à l'aide d'études rachimétriques qu'un segment sous-pelvien enraidi
peut générer des lombalgies. La rééducation de ces facteurs favorisants à
distance (flessum de hanches ou rétraction des ischio-jambiers) a une action
préventive précieuse, notamment en Médecine du Travail et en Médecine du Sport.
1.3. Anomalies des stuctures anatomiques.
1.3.1. La charnière lombo-sacrée.
Un aspect trapézoïdal du corps vertébral de L5, un plateau
sacré en dome sont des facteurs favorisants de spondylolyse, elle-même
génératrice de lombagies. Il reste à apprécier par une étude prospective le
rôle éventuel des anomalies transitionnelles et de certaines dysplasies, type
spina-bifida.
1.3.2. Les articulaires postérieures.
Deyo (7) a constaté qu'une inclinaison des articulaires
supérieure à 45° par rapport à l'horizontale favorisait le risque d'apparition
d'un spondylolisthésis dégénératif. Cette anomalie est volontiers retrouvée aux
autres étages.
Par ailleurs, la constatation d'un isthme fin et étiré
semble également être un facteur favorisant.
Bien que Boden (3) n'ait pas constaté de discopathie
dégénérative liée à une asymétrie d'orientation articulaire, on peut imaginer
qu'elle puisse être source de lombalgies par surmenage unilatéral d'une
articulaire.
2.
Les facteurs acquis.
2.1. Le terrain.
2.1.1. La grossesse.
D'après Swensson (37)
les lombalgies sont plus fréquentes au cours de la grossesse (24 à 56% des
cas). Elles ne semblent liées, ni au poids de la mère, ni à celui de l'enfant.
Östgaard et coll (29), après une enquête sur les mensurations transversales et
sagittales de l'abdomen, n'ont pas retenu le rôle de facteurs biomécaniques
précis.
Bien qu'elle ne s'accentue pas pendant la grossesse,
l'existence préalable d'une hyperlordose semble favoriser la survenue de
lombalgies chez la femme enceinte. Ils ont également constaté une diminution de
la laxité ligamentaire chez la primipare au 3ème mois, ce qui favorise les lombalgies.
2.1.2. L'alcool.
Gorman et coll (15) ont
constaté une fréquence accrue des lombalgies chez les alcooliques. Ceux-ci ont
pu être dépistés à l'aide de questionnaire dans 11% des cas et de test sanguin
dans 24%. Toutefois il n'a pas été établi de corrélation nette entre le taux
d'alcool consommé et l'importance des lombalgies.
2.1.3. Le tabac.
Son role a été évoqué par de multiples auteurs. Ernest (10) a proposé de nombreuses explications
biologiques plausibles mais qui demandent à être vérifiées. Contrairement à
l'alcool, il semble exister un effet dose-dépendant, mais ce risque parait plus
marqué chez les sujets de moins de 40 ans. L'intoxication alcoolo-tabagique
cumule bien entendu ces facteurs de risques, mais il est bien évident que
nombre d'autres facteurs interfèrent.
2.2. Les affections du rachis.
2.2.1. Spondylolyse.
Tous les auteurs s'accordent à constater qu'il s'agit d'une véritable fracture de contrainte par cisaillement de l'isthme (27). Elle est favorisée par certaines prédispositions anatomiques et aussi par la pratique de certains sports. L'âge critique se situe entre 5 et 7 ans où elle atteint un chiffre presqu'égal à celui de la population adulte. Il s'agit de l'âge où l'enfant a acquis la verticalisation et surtout la lordose lombaire.
2.2.2. L'épiphysite de croissance.
Bien que moins fréquente qu'à l'étage dorsal, elle peut
concerner le rachis lombaire où elle se traduit par un aspect radiologique
particulier.
Greene et coll. ont remarqué que le traumatisme et le sport
pouvaient induire certaines lésions simulant à s'y méprendre la Maladie de
Scheuermann. Dans un travail plus récent, Sward (36), se basant sur des études
IRM, fait les mêmes constatations chez des sportifs ayant débuté leur
entraînement dans le jeune âge. Elles sont fréquemment associées à une
spondylolyse. Ces éléments risquent d'être la source de douleurs persistant à
l'âge adulte par des mécanismes divers (discopathies, arthrose précoce).
2.3. Les scolioses.
Les scolioses lombaires sévères et évolutives peuvent
s'accompagner de lombalgies chroniques, surtout lorsqu'il existe une
dislocation rotatoire. Si certains auteurs concluent que les lombalgies ne sont
pas plus fréquentes que dans la population générale, Stagnara et coll. (35)
constatent que les lombalgies sont la plainte la plus fréquente des
scoliotiques.
Quelques éléments séméiologiques particuliers semblent
caractériser les lombalgies dues aux scolioses, à savoir la coexistence avec
des douleurs inguinales, des irradiations radiculaires, des crêtalgies, voire
un syndrome costo-iliaque dans les formes les plus sévères.
2.4. L'instabilité lombaire.
Il s'agit d'un concept biomécanique que l'on voudrait
rattacher à la survenue de la lombalgie chronique. Mais sa définition varie
selon les auteurs, et la réalité elle-même de ce syndrome est contestée.
- Dvorak, Panjabi et coll. (8) constatent qu'on ne connait
pas vraiment la limite entre mobilité normale et anormale entre deux vertèbres
lombaires dans le plan sagittal et encore moins dans le plan frontal et
transversal. Les signes indirects d'instabilité rachidienne en imagerie
dynamique demandent à être validés.
- L'instabilité rotatoire se prête à l'étude
tomodensitométrique en torsion (twist-scan) à la recherche d'une décoaptation
des articulaires, mais, là encore, la validité de cet examen est loin de faire
l'unanimité en ce qui concerne les images elles même et leur interprétation
clinique.
2.5. Les lombalgies iatrogènes.
La chirurgie peut être source de lombalgies résiduelles,
notamment par fibrose et/ou déstabilisation secondaire.
Khodadadeh (21) rappelle que les facteurs d'échec de la
chirurgie devraient pouvoir être en partie dépistés avant l'intervention et,
surtout, exposés au patient. Ils semblent en partie liés à la taille de la
hernie mais aussi à des facteurs psychologiques et sociologiques ainsi qu'à la
nature du poste de travail.
2.6. Les traumatismes.
Quel que soit le contexte dans lequel ils surviennent, ils
peuvent par des mécanismes divers être source de lombalgies aigües suivies de
la persistance de lombagies chroniques qui sont deux fois et demie plus
fréquentes que les témoins.
Selon Hasenbring et coll. (18), la notion d'un "dos
blessé" doit faire rechercher les facteurs prédictifs d'une éventuelle
chronicisation des douleurs, notamment lorsqu'il s'agit d'un problème discal,
mais des facteurs psychologiques et sociaux interfèrent avec l'importance des
facteurs anatomiques eux-mêmes. Comme le constate Walsh (39), si le traumatisme
est suffisamment important, le lien de causalité ne se discute en principe pas.
Mais cela est loin d'être toujours le cas et le rôle réel du traumatisme ne
peut être retenu de façon indiscutable que dans 14% des cas.
2.7. Le sport.
Il peut être responsable de macro-traumatismes, mais aussi
de micro-traumatismes, sources de lombalgies ultérieures (dérangements
articulaires, etc…). Tous les auteurs s'accordent à constater une fréquence
considérablement exagérée de la lyse isthmique chez nombre de sportifs
(plongeurs, gymnastes, danseurs, lutteurs, judokas).
2.8. Le travail.
C'est certainement dans ce domaine que se posent les
problèmes les plus ardus (26). L'âge le plus fréqemment touché se situe entre
25 et 55 ans.
2.8.1. Facteurs prédictifs.
Burton (5) a tenté de les cerner chez les travailleurs :
antécédents de lombalgies, début plus précoce du travail, âge du travailleur...
Une bonne souplesse lombaire et la notion de sport pratiqué à l'école semblent
réduire ce risque. Curieusement, les jeunes travailleurs semblent plus menacés
que les plus anciens, peut-être par manque d'expérience ? Une sélection lors de
la visite d'embauche ne parait pas avoir de réel intérêt et un constat
d'inaptitude établi par le Médecin du Travail débouche le plus souvent sur la
perte de l'emploi.
2.8.2. L'environnement professionnel.
Damkot et Pope (6) ont étudié le rôle de 150 paramètres
incluant les durées de travail, les cadences, l'importance des charges
soulevées, poussées ou tirées, les postures de travail, notamment en flexion
et/ou en torsion du tronc, la nature du sol, les durées de station assise et
debout, le type de siège, l'utilisation d'outils vibrants... pour les rapporter
à la fréquence et à la sévérité des lombalgies observées.
Khalil (20) a tenté de définir la notion d'effort maximum
acceptable (AME) qui fait intervenir des facteurs à la fois physiques et
psychologiques permettant une meilleure orientation des travailleurs.
2.8.3. La pathologie de surmenage professionnel.
L'hyper-utilisation professionnelle peut se définir, selon
l'un d'entre nous (19), comme l'ensemble des manifestations douloureuses et
invalidantes directement liées à des efforts, des mouvements ou des gestes
répétitifs effectués dans le cadre de l'activité professionnelle et non
rapportés à des lésions anatomiques ou biochimiques précises.
De très nombreux articles, notamment australiens, ont été
consacrés sur cette pathologie (repetitive strain injury : RSI) depuis le début
des années 80, mais ils s'interessent essentiellement au syndrome postural
cervico-scapulaire et brachial. Pourtant, comme le reconnait Kumar (22), le
problème des lombalgies de surcharge entre parfaitement dans ce cadre.
2.8.4. Selon les professions.
En France, Fromont et coll. (12) ont mené une large enquête
dans le personnel de l'EDF-GDF, population estimée représentative d'adultes
actifs, et ont retrouvé une prévalence de 30%.
D'innombrables travaux ont été consacrés à l'étude des
lombalgies dans différentes catégories professionnelles : ouvriers de
l'industrie, du bâtiment, cheminots, chauffeurs de poids lourds, conducteurs
d'engins, mineurs, personnel soignant des hôpitaux, pilotes d'avion et
d'hélicoptère... La liste est infinie.
2.8.4.1. Les ouvriers de l'industrie.
Vogt (38) a montré que le respect des règles ergonomiques,
la conception et l'adaptation des outils ont une action préventive plus
efficace que la sélection des ouvriers.
2.8.4.2. Les professionnels du bâtiment.
Salengro (33) a constaté que la fréquence des lombalgies
augmente de 3,5% chez les administratifs jusqu'à 30% chez les conducteurs
d'engins.
2.8.4.3. Le personnel soignant des hopitaux.
Harber (17) relève
une fréquence de 52% de lombalgies sur une période de travail d'une durée de 6
mois dans un hôpital.
Grundenwald (16), dans une étude prospective randomisée,
conclue à l'efficacité de l'exercice physique adapté et régulièrement effectué
au cours du travail ainsi qu'à l'effet préventif d'une éducation visant à
apprendre au personnel les règles élémentaires du maniement des patients.
D'autres travaux constatent également la fréquence des
lombalgies chez les médecins, dentistes et kinésithérapeutes.
2.8.4.4. Conducteurs de véhicules et d'engins.
Plusieurs études épidémiologiques ont confirmé le rôle nocif
de la conduite prolongée. Les vibrations du corps en position assise, les
démarrages et freinages répétés, le mauvais soutien du rachis lombaire, une
position inadéquate des membres inférieurs sont les facteurs de risque les plus
souvent retenus en même temps que la durée d'exposition.
2.8.4.5. Les pilotes d'avion et d'hélicoptère.
El Khatib (9) a montré sur des mannequins et des volontaires
que la tolérance du rachis est très différente selon l'axe des vibrations. En
effet, une exposition vibratoire en situation de conduite crée un mouvement
relatif non négligeable des vertèbres lombaires dans le sens antéro-postérieur,
ce qui provoque un travail en cisaillement du disque inter-vertébral.
Chez le pilote, ceci constitue un phénomène constant auquel
il est soumis pendant toute la durée du vol. Les vibrations de très basse
fréquence, surtout engendrées par les turbulences d'origine aérodynamique, sont
les plus nocives, car elles se situent dans la gamme de résonance du corps
humain et du siège du pilote.
Bongers (4) a montré que les pilotes d'hélicoptère sont particulièrement
menacés : les positions imposées par les différents modèles de sièges selon les
types d'appareils interfèrent avec les vibrations.
Frymoyer (13) constate que 5,1% des pilotes d'avion, 12,9%
des pilotes de chasse, 34,5% des pilotes d'hélicoptère sont lombalgiques en
vol.
2.8.5. L'accident de travail.
En France, Marty (25) estime que 13% des accidents du
travail, soit environ 110.000 assurés par an, sont dus aux lombalgies.
En 1991, 7.000 d'entre eux ont bénéficié d'un arrêt de
travail supérieur à 6 mois pour ce motif.
La législation française, contrairement à d'autres pays,
retient la notion de "présomption d'imputabilité". L'un des dangers
des décisions prises est de pénaliser la victime.
2.8.6. Les maladies professionnelles.
Bien que de multiples études aient montré de façon indiscutable
que de nombreuses professions sont considérablement plus exposées aux
lombalgies, la législation actuelle ne reconnait toujours pas la notion de
maladie professionnelle, contrairement à ce qui est le cas pour les membres
supérieurs et inférieurs.
2.9. Le profil psychologique.
Quelles que soient les conditions de survenue des
lombalgies, ce facteur semble jouer un rôle majeur. S'il est volontiers admis
qu'un syndrome dépressif peut être la conséquence de lombalgies chroniques,
Leino (24), dans une étude menée pendant 10 ans chez des mineurs de
l'industrie, ne confirme pas cette notion.
Au contraire, Polatin et coll. (30) ont constaté que les
troubles psychiques précèdent le plus souvent la survenue des lombalgies. Dans
95% des cas, il s'agit de sujets anxieux ou abusant de la prise de médicaments
tranquillisants.
Les diagnostics psychiatriques reposent sur des critères
variables, mais l'adoption des échelles DSM III ou DSM III R est de plus en
plus courante.
Le stress au travail par excès de responsabilités,
l'insatisfaction, la monotonie, l'image négative de soi sont des facteurs
favorisants fréquemment retrouvés.
Par ailleurs, tous les auteurs s'accordent à reconnaitre que
la fréquence des lombalgies, et le handicap qui en résulte, sont d'autant plus
importants que le niveau social et l'éducation sont plus bas, sans doute en
partie en raison d'une perception différente de la douleur.
Conclusion.
En ce qui concerne les facteurs innés une certaine
prédisposition familiale semble probable. Tous les auteurs s'accordent sur
l'existence d'une transmission héréditaire dominante à faible pénétrance dans
la génèse de la maladise de Scheuermann, des scolioses structurales, des
spondylolyses et spondylolysthésis qui sont eux même facteurs favorisants de
lombalgies.
Le rôle du morphotype est diversement apprécié selon les cas
et les auteurs, tandis que celui des anomalies anatomiques du rachis lombaire
semblent reconnu.
Pour ce qui est des facteurs acquis le rôle probable du
tabac et de l'alcool est fréquemment évoqué, celui des traumatismes difficiles
à apprécier, tandis que celui de certains sports, notamment chez les
professionnels, est unanimement admis.
C'est dans le domaine du travail (23) que se pose les
problèmes les plus ardus, environnement professionnel, professions à risques
dont la liste est sans fin, pathologie de surmenage…
L'interférence du profil psychologique à type dépressif et
d'un niveau socio-économique bas semble jouer in rôle majeur.
La difficulté d'interprétation des résultats et des
nombreuses enquêtes et travaux consacrés aux facteurs favorisants des
lombalgies conduit plusieurs auteurs à proposer de nouveaux plans de recherche
et de travaux coopératifs, la validation de nouvelles échelles d'évaluation,
voire une nouvelle classification des lombalgies, dans le but de pouvoir
proposer un programme de prévention plus efficace et mieux adapté.
_________________
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